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Exposés Art Nouveau
12 juin 2009

Villa les Glycines et Villa les Roches, Parc de Saurupt

La villa les Glycines se situe dans le parc de Saurupt, quartier dont Emile André dessina entièrement les plans.

La maison est construite de 1902 à 1903 pour Charles Fernbach ; à l’époque, il est négociant en vin.

Ami avec Emile André, Charles Fernbach lui confit les plans de la demeure en 1902. D’ailleurs, la maison porte cette date à l’angle gauche de la façade principale.

La construction démarre rapidement ; les travaux de maçonnerie sont confiés à l’entreprise Fournier et Défaut. Le second œuvre est réalisé par Emile André, qui créé en particulier le mobilier. L’architecte fait également appel à deux sculpteurs nancéiens, Louis Burtin et Emile Surmely pour concevoir la cheminée de la salle à manger.

La ville reçoit le gaz au début de 1903, ainsi que l’eau durant l’été. La famille Fernbach occupe probablement la demeure au cours de cette année.

 

Cependant, Charles Fernbach, prit par ses affaires, doit vendre la maison en mars 1910. L’acquéreur est l’industriel Emile Bodet, administrateur de la papeterie Clairefontaine. En 1919, à sa demande, Emile André transfert la cuisine du sous-sol au rez de chaussée. De plus, il fait percer le mur de la salle à manger pour installer une véranda surmontée d’une terrasse.

 

Le 28 avril 1950, Antoine Manhes, inspecteur principal à la SNCF achète la maison. Il agrandit alors la salle de bain du premier étage sur l’espace de l’antichambre du placard. Sa nièce, madame Thomas hérite de la maison en 1953. A partir de cette date, la villa subit de nombreuses transformations :

- la porte vitrée qui permettaient le passage entre le passage de la salle à manger et le vestibule a été condamné pour installer un vestiaire.

- Le chauffage central à vapeur et l’éclairage au gaz ont laissé place à l’electricité, offrant un maximum de confort.

 

La ville se compose donc de l’édifice demeure, d’un jardin d’agrément, d’une écurie et d’une remise.

Grâce aux volumes de la maison, on peut facilement distinguer les pièces ainsi que leurs fonctions.

La maison mesure 15,20 mètres de long sur 12 mètres de large, ainsi que 13 mètres de hauteur. Elle est située dans un jardin d’environ 1521 m². Elle s’échelonne sur 4 niveaux.

 

Pour le gros œuvre, divers matériaux sont employés : on trouve du calcaire, de la pierre de taille mais également de la brique. Comme on peut le remarquer, la façade sur rue est réalisée en pierre d’Euville ; la brique crue compose l’ensemble en couvrant les baies. De plus, la pierre meulière constitue le soubassement et le mur de la clôture.

D’une manière générale, la maison est construite en pierre de taille ; le toit est en tuiles et le soubassement, en pierre meulières apparente. La brique est utilisée pour souligner les arcs des baies, ainsi que pour l’édification des cheminées.

Le bois participe aussi à cet ensemble, il est employé dans les baies, les balcons sud et nord du premier étage, et pour les corbeaux.

A noter l’emploi parcimonieux du fer forgé aux baies du rez de chaussée, aux balcons de la façade principale et de la vérande.

La structure de la villa se divise en vaisseaux et étages ; elle compte un sous sol, un rez de chaussée, un étage carré et un étage de comble. La distribution s’effectue par un escalier. Sur le plan, on peut remarquer que les pièces sont formées autour du vestibule ; on y accède après avoir franchi le porche. Le vestibule est l’élément central permettant la circulation dans toutes les salles du rez de chaussée et l’accès à l’escalier menant aux étages.

Le premier étage, étage noble, est l’appartement des maîtres : on distingue deux chambres séparées par une salle de bain commune ; un placard pour madame et une antichambre pour monsieur. Présence d’une chambre d’enfant qui donne sur le balcon en bois du Nord.

Une seconde chambre donne sur la terrasse au dessus de la véranda. On note la présence des toilettes à côté de l’escalier.

Au dernier étage, le palier dessert deux portes. L’une donne accès à une chambre de domestique. La deuxième nous laisse entrer dans le vestibule communiquant avec deux chambres secondaires et une chambre d’hôte.

Le décor de la ville passe par le décor stuqué, la sculpture, la céramique, la menuiserie et la ferronnerie.

Au premier abord, on remarque la forme des baies, en fer à cheval et en ailes de papillon. La grande baie du rez de chaussée est rehaussée de brique ; cela correspond à la salle à manger. D’une manière générale, les décors s’inspirent de la nature. En effet, on trouve des ailes de papillons pour les baies, des tulipes en fer forgé pour le balcon ainsi que des formes végétales pour la porte.

L’harmonie de la façade se décline en blanc et rouge ; le blanc de la pierre calcaire et le rouge des briques. Les regards du sous sol sont ouverts comme deux ailes de papillon.

Les balcons en bois se retrouvent dans la villa les Roches.

Les balcons en fer forgé, quant à eux, permettent une unité de style ; ils présentant des motifs curvilignes de tulipes, rappelé par la forme des nervures des fenêtres. Les murs des façades sont lisses, c'est-à-dire qu’aucune moulure en puissante saillie ne vient briser leur élancement ; cela donne un aspect unifié.

Certains motifs sont repris plusieurs fois dans la maison. On note effectivement la présence récurrente d’un motif floral stylisé ; il est présent à travers les nervures de la grande baie à arc outrepassé, les fenêtres de la véranda ainsi que leurs grilles de protection.

La clôture est composée d’un muret de 72 cm de haut en meulières, couvert de pierre de taille et d’une grille en fer forgé. Le portail présence tout d’abord de nombreux motifs floraux curvilignes ainsi que des motifs géométriques dans son soubassement. Un décor ressemble plus précisément au coup de fouet de Guimard.

 

La grille, quant à elle s’organise selon un rythme de barreaux précis :

- barreaux terminés par un trident très écarté

- barreaux qui s’achèvent par un trident plus resserré et dont la pointe centrale s’orne d’une spatule.

Le rythme est arrêté tous les 10 par des travées marquées par un motif floral torsadé. Toute la grille est parcourue par une bande oblique en décor de feuille stylisée.

 

La villa possède une couverture d’un toit à longs pans en tuile mécanique. L’ardoise est cependant utilisée comme matériau de couverture sur l’écurie.

Malgré qu’il n’y ait pas de visuel, description intérieure rapide. Les menuiseries des portes intérieures reprennent en général les motifs des fenêtres. On note la présence d’une cheminée de calcaire sculpté par Burtin et Surmelly. D’une manière générale, la décoration intérieure est dominée par le bois ; certains motifs de l’extérieur dont repris à l’intérieur. De même, la décoration est essentiellement florale. Cependant, contrairement aux autres maisons que nous avons étudié, la villa les Glycines ne présente pas de vitraux dans la montée d’escalier.

 

La propriété des Glycines constitue un des témoins les plus importants de l’architecture art nouveau de Nancy.

Il semblerait que cette demeure soit la première réalisation d’Emile André à Nancy ; l’architecte créé alors un plan et une décoration novatrice tout en utilisant des matériaux classiques tels que la pierre calcaire et la brique.


2. La villa « Les Roches » : 6, rue des Brice :

 

A. Construction de l’édifice

 

La villa « Les Roches » est construite de 1902 à 1904. C’est la troisième demeure édifiée dans le parc. Emile André (1871-1933) en est le maître d’œuvre[1]et le maître d’ouvrage[2] : On trouve d’ailleurs ses signatures portées sur l’angle de la façade nord et on note aussi des éléments signatures tels que les losanges incrustés dans la cheminée. Les plans de la villa sont dessinés d’octobre 1902 à mars 1904; l’aménagement intérieure étant achevé en août 1904.

 

 L’année suivante, elle est louée à l’imprimeur-lithographe, Charles Royer (qui est le fils du directeur de l’imprimerie, rue de la Salpétrinière). Il y est locataire jusqu’en 1908.

Emile André, quant à lui, reste le propriétaire jusqu’en 1910, date à laquelle, il ajoute une chambre à coucher sur la façade latérale droite.

En mai 1924, le nouveau propriétaire dénature et déséquilibre complètement les volumes en surélevant le corps latéral gauche, c’est à dire le corps de la cage d’escalier et de la cuisine, et en le couvrant d’une terrasse (qui remplace le toit). Cependant, il conserve la même élévation et les même matériaux. 

Actuellement, le décor peint sous l’avancée du toit du corps principal a presque totalement disparu. Et les façades est et sud ont perdu leurs balcons du premier étage. On note aussi que la clôture d’origine a disparu. Elle est remplacée par une palissade en bois aux barreaux verticaux. Cependant, ces piliers sont inchangées depuis 1902. L’édifice est toujours une propriété privée et louée.

 

B. Description de l’édifice

 

Situation :

La villa est située à droite de la rue des Brice et à l’angle de celle ci avec la rue du Colonel Renard.

 

Composition d’ensemble :

Elle est constituée de deux corps de bâtiments rectangulaires raccordés. Dans l’ensemble, sa longueur est de 15 mètres sur une largeur de 12 mètres et d’une hauteur de 13 mètres.

 

Matériaux :

 Le gros œuvre est réalisé en calcaire, en pierre de taille, en moyen appareil et en brique rouge. Un travail en collaboration avec l’entreprise nancéenne Fournier et Defaut est faite pour la maçonnerie.

 A l’extérieur, on note un enchevêtrement de pierres dites de Roches. Celles-ci sont alternées avec quelques rares parcelles de pierre de taille accusant les baies, leurs angles supérieures et l’escalier du porche. La pierre de taille est aussi utilisées pour les cheminées, les moulures en saillies entre le sous sol et le rez-de-chaussée et pour le couronnement du corps principal. En 1904, les façades ont beaucoup dérouté ses visiteurs par leurs austérité dû à la pierre meulière apparente en opus incertum.

Des briques rouges composent les arcs surbaissés des baies, le saillie sous la frise et le décor en losange des cheminées.

La décoration montre aussi diverses techniques telles que la céramique ou la ferronnerie. Les ornements en céramique proviennent de l’atelier des fabricants Gentil et Bourdet, à Billancourt. Ils réalisent ainsi les cabochons des piliers de la porte cochère du mur de clôture. Ces piliers (de la porte cochère) en pierre meulière sont couronnés d’éléments pyramidaux en calcaire d’Euville et sont ornés de grosses fleurs en grés émaillé. Le muret de la clôture est aussi en meulière et en pierre de taille et mesure 45 cm de haut. La clôture de 1902 est haute de 1,45m. La couverture de cette porte cochère n’a pas été exécuté comme le voulait André contrairement aux vantaux et à la palissade en épis, qui n’ont cependant pas résisté au temps.

Cette rigidité fait écho à la rusticité de l’édifice. Mais la frise située sous l’avant toit ajoute une petite touche de polychromie. Le dessin de celle ci s’apparente à des fleurs, des feuilles et des grappes de raisin. Cet intérêt particulier pour la couleur se retrouvent aussi dans le rendu des différents matériaux : ainsi la peinture du bois du balcon est choisie en fonction de la nature alentours. Le porche, la marquise de l’entrée de service sud, le bow-window, la véranda et les corbeaux sous le toit sont tous en bois.

Des tuiles couvrent le toit. Du fer forgé est présent au niveau des baies de l’escalier intérieur et des deux impostes sur la façade ouest.


 

Plan et structure :

Le plan de la villa se découpe en un sous sol et deux étages carrés. Le corps principal s’élève sur quatre niveaux et le second sur trois. D’autres parties l’a constitue : un jardin d’agrément d’environ 777 m2 et une remise.

La structure de la maison s’organise à partir d’un seul mur de refend qui la traverse. On a surélevé plus tard le projet initial. Deux vérandas et une chambre supplémentaire ont été simplement accolées à la façade. Son élévation est structurée en différentes travées. Le volume principal est séparé en 2 travées dont l’une occupe un seul niveau. L’escalier d’entrée prend place dans l’angle rentrant qui sépare les 2 travées.  

 

L’élévation :

La façade sur rue, c’est à dire à l’Est, est organisée de façon binaire. Son rez-de-chaussée est marqué par une baie fermée par un arc. L’étage est visible par une porte-fenêtre ouvrant sur un balcon. On note aussi une décomposition en deux fenêtres décalées de la baie de la seconde travée qui correspond à l’escalier. Cela crée une inflexion qui renvoie à l’axe des baies de la travée principale. On renforce ainsi le caractère secondaire de cette travée.

 La façade Sud montre le même dispositif. Un pignon provoque ainsi un effet fronton. Ceci renforce l’accentuation de la travée principale même si, on note la présence d’un auvent au dessus d’une porte dans l’autre travée. Cette façade est aussi le coté où a lieu l’unité de l’édifice grâce à la continuité du mur et du toit qui prend racine sur le coté ouest du corps principal.

 La façade d’entrée, au Nord, met en place une 3e travée, créée par l’articulation verticale de la porte d’entrée et de deux petites fenêtres éclairant le palier d’arrivée de l’escalier à chaque étage. Elle est aussi le lieu de jonction entre les deux corps de bâtiment permis par la présence du bow-window et du porche. Ces deux éléments font contre poids l’un à l’autre.

 Sur la façade Ouest, donnant sur le jardin, deux fenêtres superposées sont situées sur l’axe de symétrie d’un motif où s’équilibrent une véranda avec balcon et une petite construction irrégulière d’un seul niveau. 

Les pièces importantes sont signalées extérieurement. Ainsi, les petites fenêtres caractérisent les escaliers intérieures ; le bow-window, le salon ; et la véranda, la salle à manger.

 

Couverture :

Chaque corps de bâtiment possède sa propre toiture. Avant 1924, le second corps est couvert d‘un toit à trois pentes. Elle est aménagée au sud dans le but de laisser place à la lumière contrairement à celle du coté nord qui protège du froid. Le toit à longs pans est recouvert de tuiles mécaniques, d’une croupe, d’appentis et d’un pignon couvert.

 

 Disposition intérieure :

A l’intérieur, la distribution des pièces se fait par un escalier dans l’œuvre et une escalier tournant à retours avec jour charpenté.

Le rez-de-chaussée s’organise autour du hall d’entrée. Celui ci dessert toutes les pièces dans l’ordre suivant : le salon, la salle à manger, les offices qui communiquent directement avec l’extérieur (pour éviter le passage à l’intérieur) et la cuisine. On trouve aussi un vestiaire et les toilettes. Cependant, on ne note pas la présence de bureau car c’est une location (tout le monde n’est pas industriel !). Le salon et la salle à manger sont des pièces de grandes proportions qui occupent le RDC du corps principal. La véranda de la salle à manger est orientée de façon à recevoir la chaleur et la lumière. Les verrières sont cernées de petits vitraux à motif floral vert et rose qui atténues le contraste intérieur/ extérieur. Les corniches sont ornées de branches de marronniers et les cheminées sont recouverts de carreaux de céramique couleur parme recreusés en forme de feuilles. La rampe de l’escalier est la même que celle de la villa Les Glycines. Les baies y sont ornées de vitraux de Grüber, des tournesols sur un fond violet soutenu.

 Au 1er étage, un palier dessert toutes les pièces. On trouve le même schéma que pour la villa Les Glycines. Cependant, la porte de la salle de bain donne accès au palier et la chambre d’enfant ne communique pas directement avec la chambre des parents. Chaque chambres possèdent son propre balcon.

Au 2e étage, seulement le corps principal était occupé. Maintenant, tout le niveau est viable.

 

 

 

 

 



[1] Conçoit et réalise le projet

[2] Destinataire du projet


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