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Exposés Art Nouveau
3 mai 2008

La banque Renauld, 9 rue Chanzy Nancy

La banque Renauld (aujourd’hui BNP),charb_bren1

9 rue Chanzy (Nancy) (1908-1910 / 1912.)

I) Historique :

   1°) Contexte historique :

 A cette époque l’épargne devient très importante pour l’industrie qui se développe. Les banques ayant compris cela, toutes se décorent ou se reconstruisent, rivalisant de splendeur, donnant une image d’opulence et de puissance propre à attirer la clientèle. Le mouvement touche Nancy de plein fouet et profite de l’épanouissement de l’Art Nouveau.


  2°) Construction :

 Charles RENAULD, financier originaire de Rambervillers (Vosges), devient vers 1881 copropriétaire d’une banque fondée vers 1870. C’est en juillet 1907 qu’il décide d’imiter ses collègues de Nancy qui viennent de se faire construire des bâtiments prestigieux dans un nouveau style. Il abandonne donc ses locaux du 21 rue Saint-Dizier pour un immeuble neuf, désirant à son tour un établissement moderne, capable « d’aller au devant de nos clients de l’extérieur sans nous éloigner de ceux du centre. »

 Pour réaliser son projet, fait appel à trois architectes :

- Emile ANDRE,

- Paul CHARBONNIER,

- Gaston MUNIER.

Finalement, seuls les deux premiers signeront l’œuvre et seront respectivement chargés de l’enveloppe extérieure et des aménagements intérieurs.

 
Puis il retient deux maîtres de l’Art Nouveau :

- Louis MAJORELLE, fabriquant spécialisé dans la ferronnerie et le mobilier intérieur.

- Jacques GRUBER, maître verrier à Nancy.

(Voir leurs biographies en Annexe)

 Enfin il choisit EVRARD comme entrepreneur pour le gros œuvre et la maçonnerie en général.

 
Biographies des architectes

  

Emile ANDRE (Nancy 1871 - Nancy 1933) Architecte.


Issu d'une famille d'entrepreneurs et d'architectes, Emile André étudie l'architecture à l'Ecole Nationale des Beaux-Arts de Paris. Il voyage aux Indes, en Perse, en Tunisie et accompagne à deux reprises une mission archéologique en Egypte. Rappelé à Nancy en 1901 par son père Charles André, architecte départemental, il travaille à d'importants projets dont le premier est la transformation des magasins Vaxelaire rue Saint Jean. La même année, il est chargé avec l'architecte Henry Gutton d'établir le plan du lotissement du parc de Saurupt, où il réalise, en 1902, la loge du gardien, la villa les Glycines et la villa les Roches.
Dès 1901, il est membre du Comité directeur de l'Ecole de Nancy.

 

Ses productions, nombreuses et variées (maisons, villas, immeubles, commerces) sont marquées par l'étude plastique des volumes plus que par la décoration elle-même. La mise en œuvre très maîtrisée de nombreux matériaux et l'invention de formes décoratives nouvelles, inspirées surtout par le style gothique, donnent à ses édifices un caractère singulier et pittoresque.
Parmi ses réalisations encore visibles à Nancy : maisons Huot, 92, 92 bis quai Claude Le Lorrain (1903), les immeubles Lombard et France-Lanord, 69 et 71 avenue Foch (1902-1904), la banque Renauld (actuelle B.N.P.) rue Saint-Jean (1908).


Paul CHARBONNIER (Nancy 1865 - 1953) Architecte.

 Tout d’abord élève à l’Ecole des Beaux-Arts de Nancy (élève de A. Jasson), il part à Paris et étudie à l’Ecole Nationale des Beaux-Arts de 1888 à 1895. (Atelier Victor Laloux et Jules André). C’est un « fervent disciple de Viollet-le-Duc et de ces architectes du Moyen-âge et de la renaissance » d’après L’immeuble et la construction dans l’Est, 28 janvier 1923. Goût pour l’architecture classique qu’on retrouve au 119 avenue de la Libération.  La majorité de ses réalisations sont des maisons et des immeubles. Il exerce à Nancy de 1900 à 1952.

Membre de l’Ecole de Nancy en 1901, Architecte des Monuments Historiques à Nancy en 1903, architecte en chef de Meurthe et Moselle et conservateur des objets d’art et antiquités de Meurthe et Moselle en 1915, Architecte départemental de Meurthe et Moselle et Président (puis président honoraire) de la Société des Architectes de l’Est en 1926, Président de l’Ordre des Architectes de Nancy en 1943.


La construction de la banque RENAULD se déroule en trois phases :

    A) La construction de la banque : (1908-1910)

 
RENAULD rachète l’immeuble Bournique, place Maginot, stratégiquement placé à l’angle des rues Saint-Jean et Chanzy qui est un point de communication important entre la ville et la gare.

Le premier projet est daté du 8 juillet 1907, mais ce n’est qu’en juin 1908 que l’immeuble est rasé. Les travaux débutent au mois de juillet 1908 mais l’ensemble des plans ne sera définitivement arrêté qu’en octobre, certains dessins datant même de février 1909.

Le gros œuvre est achevé pour l’hiver 1909 et le déménagement de la rue Saint-Dizier est effectué dans la nuit du 10 au 11 juillet 1910.

La construction de cet ensemble est extrêmement rapide grâce à l’utilisation d’une structure en béton armé et d’une charpente métallique réalisée par la Société Anonyme de le Grande Chaudronnerie Lorraine. La banque Renauld est l’un des premiers grands chantiers utilisant ces nouveaux matériaux de structure à Nancy, même si son bel appareil de revêtement ne permet pas d’imaginer une structure aussi moderne.  Pourtant, cette construction sera très discutée voire critiquée. Le choix de la forme du toit d'ardoise, élancé et troué de lucarnes, rappelant les châteaux rhénans et qui s'inspire du "style à la Nuremberg  " inhabituel en France a déconcerté voire choqué une partie du public nancéien de l'époque. Emile André est en fait considéré comme un original. On admet qu’il s’exprime librement pour des commanditaires privés résidant en périphérie mais le fait d’œuvrer en centre ville est beaucoup moins bien vu.

        B) Extension : (1912)

 La seconde phase de construction englobe une petite maison qui séparait la banque de l’immeuble du notaire Me HOUOT (7 rue Chanzy). La maison, démolie à son tour, permet en 1912 d’obtenir une extension qui s’opère dans une continuité stylistique et offre deux travées supplémentaires au bâtiment initial.

Cet agrandissement est imperceptible en élévation.

 
   
C) Acquisition de l’immeuble HOUOT : ( ? après 1914 car l’étage de combles de l’immeuble n’est définitivement terminé qu’à cette date.)

En 1905, Philippe HOUOT, notaire, fit élever son immeuble à l’emplacement du café Eden, place saint Jean. Il passe commande à Henri GUTTON (1851-1933) et Joseph HORNECKER (1873-1942) en octobre 1905 mais le premier cède son agence à la fin de 1906.

Le gros-œuvre est achevé en 1906 par l’entreprise FRANCE-LANORD & BICHATON.

L’aménagement de l’étude notariale (rez-de-chaussée) et du logement du propriétaire (deuxième étage, le troisième étage est réservé à sa domesticité) commence dès 1907. Le premier étage est achevé et loué en 1910. En 1915, l’adjonction de lucarnes au niveau des combles est le seul changement apporté à l’élévation.

 
Le parti pris de Me Houot de n’occuper que les deuxième et troisième étages et de louer le premier étage (étage « noble ») va avoir de grandes répercussions sur l’élévation de la rue Chanzy.

Exemple : le balcon principal de la façade n’est pas au premier étage mais au second.

 
  
3°) Historique après construction :  

A) Rachat de l’ensemble par la Banque Nationale de Paris :

L’ensemble de la banque RENAULD a été racheté en 1985 par la BNP. Des travaux de rénovation sont entrepris et le bâtiment mitoyen de la rue Saint Jean, également occupé par la BNP et parfaitement quelconque doit être remplacé par un immeuble moderne. La décision est prise de ne pas copier la façade du 9 rue Chanzy pour « préserver le témoignage du passé tout en évoluant ».

 Denys Condé, responsable du patrimoine foncier de la BNP et nancéien, choisi de demander l’avis de ses concitoyens pour le choix de la façade qui sera construite : soit végétale dans l’esprit de l’Ecole de Nancy, soit plus classique et orthogonale. La municipalité joue le jeu en accordant deux permis de construire et après 15 jours d’exposition des deux maquettes c’est la deuxième proposition qui est adoptée.

Les travaux commencent le 2 juin 1985 et l’inauguration a lieu le 7 décembre 1987.

 
  
B) Dégradations, restaurations et réaménagements :

 Les façades n’ont pas été modifiées depuis le rachat de la banque Renauld par  la BNP,  seule la grille qui clôturait le porche de la tour a été détruite. Un système sophistiqué permettait de les descendre dans le sous-sol aux heures d’ouverture.

A l’intérieur, l’évolution des services banquiers provoque un changement important dans la distribution et la décoration, mais le grand hall conserve son volume primitif et l’ensemble de ses ferronneries d’une exceptionnelle qualité. Malheureusement, la verrière de Gruber et des luminaires de Majorelle ont disparu ainsi qu’une partie du mobilier.

L’escalier d’honneur, le comptoir, la galerie à l’étage avec décor, les lambris et le bureau du directeur avec cheminée et lambris ont été conservés dans leur état d’origine et sont inscris aux Monuments Historiques.

I) Description :

   1°) Situation :

 La banque RENAULD est placée de façon stratégique sur la place Maginot, lieu de passage obligé entre la ville et la gare. La tour-porche est l’élément le plus imposant de la rue Saint Jean, elle rappelait celle des anciens Magasins Réunis, place Maginot, détruits en 1916.

  2°) Matériaux :

 Gros œuvre :

- Granit pour le soubassement et les piliers du porche,

- Calcaire pour l’élévation,

- Structure en béton armé revêtue de pierre de taille,

- Plancher en béton armé réalisé par l’entreprise Evrard,

- Charpente métallique par la Société Anonyme de la Grande Chaudronnerie Lorraine. 

 Second œuvre :

- Ferronnerie intérieure et mobilier exécutés par l'entreprise nancéienne Louis Majorelle ;

- Verrières réalisées par Jacques Gruber (1870 1936) maître-verrier à Nancy ;

- Ascenseur fourni par la maison Pifre de Paris ;

- Sculpture ;

- Menuiserie ;

- Mosaïque.

 Couverture  :

- Ardoise ;

- Cuivre.


    3°) Elévation et décor extérieur :

  A) Tour-porche :

L’ensemble est dominé par la tour-porche érigée en axe de symétrie. Arrondie aux 2 premiers niveaux, elle passe à un plan octogonal au 3ème avant de s’effiler en une flèche aux multiples « regards » triangulaires. La rupture est compensée par un large balcon dont les balustres, en forme de massues un peu lourdes, se terminent -dirait on- en boutons de fleurs.

Cette tour est ancrée sur 3 piliers formant des arcs en anse de panier qu’on verra se répéter sur les ouvertures. Ces piliers sont dotés, à la naissance des arcs, de bagues métalliques portant un décor de feuilles de ginkgo biloba, « l’arbre aux quarante écus ». (Ce motif est repris sur les lucarnes pignon.)

Les gardes corps en ferronneries alternent des décors plus ou moins stylisés de feuilles de ginkgo biloba, gracieusement courbées vers l’axe de symétrie central, et de fougères un peu larges destinées à être perçues d’en bas. Une superbe frise de fleurs ceint la tour-porche au dessus du 5ème étage, tandis que les corniches s’ornent de marguerites.

Le granit du soubassement et des piliers isolés du porche participe à la stabilité des murs. Sa coloration grise souligne la blancheur du calcaire et rappelle l’ardoise de la couverture.

   B) Elévation générale :

Les fortes verticales tracées par les travées sont corrigées par de puissantes horizontales marquées par entablements, balcons et corniches en saillie. La monotonie des croisements de lignes est rompue par la forme octogonale de la tour-porche, l’avant-corps de la rue Chanzy, la différence de niveau imprimée sur la disposition des balcons (en continu au 3ème niveau, disposés sur l’architecture en saillie au 2ème) et par une habile distribution des formes arrondies adoucissant les tracés droits et les angles aigus de la tour.

Une frise de pommes dans leur feuillage orne les linteaux des baies du rez-de-chaussée. Les garde-corps et le décor sculpté sont les mêmes que ceux de la tour-porche.

 

  4°) La couverture :

 

Réalisée en ardoise dans un style « à la Nuremberg », elle se compose de toits à longs pans et d’une flèche polygonale. Les pignons reçoivent des sculptures complexes dentelées qu’on prendrait de loin pour de petits personnages postés comme des gardiens. Les toits se ferment et s’ouvrent-en suivant des formes variées.

            5°) Distribution et décor intérieur :

   A) Distribution intérieure :

 Le bâtiment est composé d’un sous-sol, de 5 étages carrés, d’un étage de comble et d’un étage en surcroît. Les deux premiers niveaux sont occupés par des bureaux, les autres sont des appartements.

 
- le sous-sol est desservi par un vaste escalier descendant du rez-de-chaussée conduisant le public à un « chemin de ronde », entourant une sorte de sanctuaire qui renferme deux parties extrêmement sécurisées : les coffres-forts de la banque et ceux loués aux clients. Derrière le mur de clôture, une galerie cour le long du sous-sol et donne sur les archives de la banque, les caves des appartements des étages supérieurs et un vaste calorifère pour l’immeuble entier avec une salle pour stocker le charbon.

 

- le rez-de-chaussée est parfaitement aménagé (voir plan en Annexe) : de l’extérieur un escalier arrondit conduit au rez-de-chaussée, un peu surélevé pour corriger la pente de la rue Chanzy. Derrière la rotonde d’entrée s’ouvre le grand hall réservé au public, puis les importants bureaux des titres et coupons, le bureau de la direction, les vestiaires et lavabo des employés, ainsi qu’un monte-charge. A droite de l’entrée se trouvent la caisse et le bureau des encaisseurs ainsi qu’un escalier qui distribue les appartements et donne sur la rue.

Dans le hall un superbe escalier en pierre conduit au premier étage, réservé à  la gérance, à la rédaction de la revue des Valeurs Régionales, aux divers services de Comptabilité et du Portefeuille. 

 - le premier étage contient des bureaux, le logement du gardien, des vestiaires et lavabos, un monte-charge et un ascenseur. Il s’organise autour de l’espace central du puits de lumière.

 
- le deuxième étage est celui des appartements. Ils disposent de chambres, cuisine, salle à manger, salon…

 

  B) Décoration intérieure : (réalisée par les ateliers Majorelle)

 

Un puits de lumière éclaire le hall et le fait paraître beaucoup plus vaste. Une verrière de GRUBER décorée de fleurs et feuilles colorées (vert et violet) couronnait le puits et tamisait quelque peu la lumière mais elle a hélas disparu.

 L’ensemble des ferronneries provient de l’atelier Majorelle :


Les grilles en fer forgé des trois escaliers, celui menant aux appartements et les deux du hall, portent un décor de fougères et de monnaie-du-pape.

La rampe d’appui de l’escalier menant à la galerie du premier étage est composé d’une main courante et d’une base de bronze, s’enroulant avec une grande élégance sur la structure en fer, et font corps avec elle. Les montants sont "habillés" de branches bourgeonnantes et de décor en monnaie-du-pape, de même que son limon finement mouluré.

 

Des lampadaires avaient également été réalisés par l’atelier Majorelle et représentaient des fleurs dans le style de l’Ecole de Nancy. Ils ont été remplacés par des appliques design qui mettent en valeur le décor sculpté.

 

Les murs sont parsemés de cabochons en pierre sculptée reprenant le décor général du hall avec toujours des fleurs de monnaie-du-pape, à l’aspect très décoratif.

 
Le comptoir originel est conservé mais déplacé. En bois d’acajou, il comporte un décor sculpté de monnaie-du-pape sobre mais élégant.

 
Le grand escalier accueille « le Printemps Lorrain », tableau de Robert Maggiani.

 
Dans le bureau du directeur on peut voir des lambris et un décor  de cheminée en acajou où sont sculptées de magnifiques fougères stylisées.

 
Le sous-sol est pavé de mosaïques, riches revêtements de faïence de couleur.

Les coffres-forts y sont scellés dans des caveaux formidables dont « chemin de ronde » est tapissé de porcelaine décorative.

I) Synthèse :

 La banque Renauld est un des premiers grands chantiers de Nancy à utiliser une charpente métallique et une structure en béton armé.

Sculpteurs, maîtres verriers, ferronniers ont su conjuguer des modèles à la mode pour mettre en valeur l’établissement et souligner la symbolique de sa fonction. (Argent monétaire représenté par la « monnaie du Pape » à l’intérieur ou par l’arbre aux 40 écus, le ginkgo.)

Il affirme, par la noblesse de ses matériaux et sa « tour de guet » la puissance de l’établissement.

 

Depuis le 4 mai 1994 le bâtiment est partiellement inscrit et classé aux Monuments Historiques.

Sont classés : les façades sur rue et toitures sur rue ; le hall.

Sont inscrits : l’escalier d’honneur ; le comptoir ; la galerie à l’étage avec décor ; les lambris et le bureau du directeur avec cheminée et lambris.


Bibliographie :

 
è
Documents du Service Régional de l’Inventaire Général (29 rue du Haut Bourgeois à Nancy),

 è Nancy Architecture 1900, F. ROUSSEL

è http://edn.nancy.fr le site de l’Ecole de Nancy,

 
è http://www.culture.gouv.fr/culture/inventai/patrimoine/ le site de la base Mérimée,

 
è http://claude.fourcaulx.free.fr/mon_hist/42.htm un site privé riche en photographies,

 

Annexes

Louis MAJORELLE (Toul 1859 - Nancy 1926) Industriel, artiste décorateur et ébéniste.

 

Après avoir suivi les cours de Théodore Devilly et Charles Pêtre à l'Ecole des Beaux-Arts de Nancy, Louis Majorelle est reçu à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris en 1877 et fréquente l'atelier du sculpteur Aimé Millet. Deux ans plus tard, le décès de son père l'oblige à revenir à Nancy. Il reprend avec son frère Jules l'entreprise familiale de fabrique de mobilier et de faïence.
En 1894, après une production d'inspiration historique, Louis Majorelle remplace le décor vernis ou peint du mobilier rocaille et japonisant au profit du décor marqueté à références naturalistes et symbolistes. Reconnu essentiellement pour son travail d'ébéniste, Louis Majorelle développe une production de meubles à deux niveaux : la première concerne le mobilier de luxe, fabriqué à Nancy rue du Vieil Aître, et la seconde, le mobilier bon marché de série qui est réalisé à partir de 1905 dans les ateliers de Pierre Majorelle à Bouxières, près de Nancy.
Le travail du métal est développé dans ses ateliers pour la réalisation des bronzes ornant le mobilier, mais aussi pour les luminaires en collaboration avec Daum à partir de 1898.
Il fait éditer ses céramiques dans différents ateliers de la région lorraine et réalise des modèles d'objets en grès pour Alphonse Cytère (Rambervillers) et les frères Mougin.
Ses multiples activités l'amènent à ouvrir de nombreux magasins d'exposition, notamment à Paris, Lyon et Oran.
En 1901, il est un des vice-présidents de l'Ecole de Nancy.

Jacques GRUBER (Sundhausen 1870 - Paris 1936) Décorateur et peintre-verrier.

 

A partir de 1889, Jacques Gruber étudie à Paris à l'Ecole des Arts Décoratifs, à l'Ecole des Beaux-Arts et fréquente l'atelier du peintre Gustave Moreau. En 1893, il entre chez Daum comme chef décorateur et enseigne à l'Ecole des Beaux-Arts de Nancy jusqu'en 1916.

Avant qu'il ne possède son propre atelier de vitrail en 1904, Jacques Gruber fait réaliser ses projets chez le verrier Charles Gauvillé. Bien que s'intéressant principalement à cette technique, Jacques Gruber ne délaisse pas les autres aspects des arts décoratifs. Il collabore en effet avec plusieurs industriels et artisans nancéiens auxquels il fournit des modèles et des décors de mobilier, de reliure, d'objets en grès flammé. Il dessine également des menus et des programmes pour les imprimeurs nancéiens.
Il est le maître verrier nancéien auquel s'adressent Louis Majorelle, Eugène Corbin, Albert Bergeret, mais également

la Chambre

de Commerce, la brasserie Excelsior, le Crédit Lyonnais, les Magasins Réunis, etc. Son œuvre, d'une grande qualité graphique et parfois picturale, aux inspirations naturalistes mais aussi symbolistes, est une véritable synthèse des techniques verrières de l'époque.

Jacques Gruber s'installe à Paris à partir de 1914 et connaît une période prospère de renouvellement artistique pendant la période Art Déco.
Il est membre du Comité directeur de l'Ecole de Nancy dès 1901.
 


 

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